بسم الله الرحمن الرحيم

Au-delà de l'interpellation à Muhammad ﷺ (qui donne lieu à une autre lecture), cette Surah recouvre une adresse d'ordre plus général au musulman :
Les deux premiers versets, par lesquels ALLAH ﷻ jure, expriment ﷺ les variations de la foi, ses fluctuations ﷺ dans le cœur du croyant :
Par le jour montant (وَٱلضُّحَىٰ) exprime la foi qui croît.
Et par la nuit quand elle couvre tout (وَٱلَّيْلِ إِذَا سَجَىٰ) désigne le voile de ténèbres que produisent l'ego et le conseiller furtif (qarîn, jinni...).
Parmi ces ténèbres, il y a celles du doute et du désespoir que peut provoquer le waswas, en opposition à la certitude (Al-Yaqîn) et à l'espérance (Ar-Raja), qui elles sont Lumière.
Et c'est pour prévenir cette maladie du doute et du désespoir qu'ALLAH ﷻ a descendu cette Surah : à titre de rappel et de confirmation solennelle, à l'adresse de ceux qui finissent par douter et désespérer de Sa Générosité et de Sa Miséricorde à leur égard - car c'est là la porte ouverte à la mécréance.
Ainsi, au verset 3 déclare-t-Il : Ton Seigneur ne t'a ni abandonné ni détesté. (مَا وَدَّعَكَ رَبُّكَ وَمَا قَلَىٰ) : plus qu'une parole de réconfort, c'est péremptoire, catégorique, et on a l'obligation d'y croire.
En d'autres termes, quand on a la foi, il n'est pas permis de douter ni de désespérer d'ALLAH ﷻ.
Car non seulement Il n'a ni délaissé ni désaimé le croyant, mais encore le meilleur reste à venir pour lui - et c'est ce qu'Il promet au verset 5 : Ton Seigneur t'accordera certes [Ses faveurs], et alors tu seras satisfait. (وَلَلْءَاخِرَةُ خَيْرٌۭ لَّكَ مِنَ ٱلْأُولَىٰ).
Et, si c'était pour l'abandonner après, Il n'aurait pas gratifié Son Serviteur :
de la foi en LUI, en l'accueillant dans le cercle de ceux qu'Il autorise à croire et à L'adorer (verset 6) : Ne t'a-t-Il pas trouvé orphelin ? Alors Il t'a accueilli ! (أَلَمْ يَجِدْكَ يَتِيمًۭا فَـَٔاوَىٰ) ;
de la guidée (verset 7) : Ne t'a-t-Il pas trouvé égaré ? Alors Il t'a guidé. (وَوَجَدَكَ ضَآلًّۭا فَهَدَىٰ) ;
de la science (verset 8) : Ne t'a-t-Il pas trouvé pauvre ? Alors Il t'a enrichi. (وَوَجَدَكَ عَآئِلًۭا فَأَغْنَىٰ).
Donc, au lieu de se lamenter, qu'il œuvre dans la voie du Da'wa :
en étant doux envers l'orphelin de la foi - celui qui est encore voilé et n'est pas admis à L'adorer (verset 9) : Quant-à l'orphelin, donc, ne le maltraite pas. (فَأَمَّا ٱلْيَتِيمَ فَلَا تَقْهَرْ) ;
en ne refusant pas la science à celui qui cherche (verset 10) : Quant-au demandeur, ne le repousse pas. (وَأَمَّا ٱلسَّآئِلَ فَلَا تَنْهَرْ).
Et qu'il se montre reconnaissant en témoignant ouvertement - donc en se montrant prosélyte (verset 11) : Et quant-au bienfait de ton Seigneur, proclame-le ! (وَأَمَّا بِنِعْمَةِ رَبِّكَ فَحَدِّثْ).
Et pour ce qui est des Bienfaits d'ALLAH ﷻ, Ça LUI appartient : que Son Serviteur ne s'en soucie pas, Il sait ce qu'Il a à faire.
Donc, que le Serviteur fasse ce que lui a à faire en termes d'œuvres, et qu'il laisse à ALLAH ﷻ Sa Part - c'est-à-dire son sort.
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