بسم الله الرحمن الرحيم
SECTION 2
LUMIÈRE
LA LUMIÈRE
Il y eut tout d'abord une très longue nuit
Un hiver où le vent soulevait en rafales
Des monceaux de poussière et les plaintes fatales
D'un cœur agonisant de misère et d'ennui
Puis une aube parut quand du fond de ce puits
Du fond de ce creuset aux douleurs abyssales
Scintilla Une Flamme aux Puretés Astrales
Ne cessant de S'étendre et Qui règne depuis
Et ce cœur affligé des plus froides ténèbres
Peu à peu soulagé des étreintes funèbres
À Ce Feu Salutaire eut chaud et s'apaisa
C'est qu'On y avait mis La Plus Pure Lumière
En l'ouvrant tout entier à Ce Vivant Éclat
À Cet Or Infini de L'Aurore Plénière
(20 novembre 2018)
LE MESSAGER ﷺ
Il était l'illettré qui gravait dans les cœurs
La Plus Pure Parole
Celle Qui finissait par vaincre les rancœurs
Dont l'âme se désole
Son sourire apaisait les pires des tourments
Et les haines féroces
Et savait s'attacher les fidèles serments
Des plus âpres colosses
Il avait pour mentor un être fabuleux
D'ineffable lumière
Qui soudain jaillissait du voile nébuleux
De l'aurore première
Sa voix douce envoûtait le cercle fraternel
Du peuple de l'Hégire
Qui faisait de son Verbe le phare éternel
De son frêle navire
Son regard éclairait tout ce qu'il embrassait
Hommes bêtes génies
À chacun de ses pas l'herbe rejaillissait
De ses traces bénies
Et sa bouche égrenait sans répit le rappel
Du Nom que l'on vénère
Comme un cœur irrigué d'un amour essentiel
Palpite et se libère
Il était Muhammad ﷺ héritier d'Ibrahim
Et le Sceau des prophètes
Celui qu'on appelait Ahmad Abû'l-Qâsim ﷺ
Aux nuances parfaites
Que la Miséricorde immense du Très Haut
Infiniment se porte
Sur tout l'être sacré de ce noble héraut
Et que la Paix l'emporte
(16 novembre 2018)
MA SŒUR
Tu es belle comme un matin
Comme une aurore singulière
Qu'éveille un rêve cristallin
Baigné d'une douce lumière
Ton rire est un serment d'amour
Qui coule comme une fontaine
Dont l'eau pure emplit sans détour
Les cœurs d'une euphori' soudaine
Ta voix de miel est un trésor
Qu'on goûte à la source bénie
De tes lèvres d'où fuse un or
De volupté et d'harmonie
Et ton regard aux mille feux
Balaye de sa nonchalance
Les lointains les plus ténébreux
Comme un long soupir en errance
Et sous ton voile de satin
Ta chevelure de princesse
Cache à la vu' de l'importun
Son aimable délicatesse
(28 novembre 2018)
LE WALÎ
À mon guide et maître, mon bien aimé Shaykh Abdulaziz.
Et à travers lui, à notre guide et maître à tous, notre bien aimé Shaykh Rajab.
Quand l'âme à la dérive abandonne son sort
À la houle en furie et se charge d'écume
Apparaît dans le noir émergeant de la brume
Une étoile qui brille plus haut et plus fort
Et cet astre élevé qui suscite l'effort
Qui pénètre le cœur et l'attise et l'allume
Y martèle sans fin comme on frappe l'enclume
Le rappel incessant qui le mène à bon port
Réfléchissant l'éclat de la pure Lumière
Redonnant à ce cœur agoni de poussière
Sa native innocence et sa prime beauté
Il y met à jamais L'Ineffable Présence
De l'Amour infini Dont lui-même est chargé
Et Qu'il offre Abondant à toute âme en errance
(01 décembre 2018)
MON AMOUR
(Variations)
Au rythme de mon cœur épelant mon Amour
Loin du jour aveuglant et du monde en furie
Loin de l'or insolent et du fou qui s'écrie
Aussi loin que le peut mon âme à l'agonie
Hors du temps je m'abîme en Son Ample Séjour
Au rythme de mon cœur épelant mon Amour
Loin du jour aveuglant et du monde en furie
Loin de l'or insolent et du son du tambour
Aussi loin que le peut mon âme à l'agonie
Hors du temps je m'abîme en Son Ample Séjour
Au rythme de mon cœur épelant mon Amour
Loin du jour aveuglant et du monde en furie
Loin de l'or insolent et du fou qui s'écrie
Aussi loin de la nuit que peut l'être le jour
Hors du temps je m'abîme ô la douce agonie
Au rythme de mon cœur épelant mon Amour
Loin du jour aveuglant et du monde en furie
Loin de l'or insolent et du fou qui s'écrie
Aussi près que je peux de Son Ample Séjour
Hors du temps je LUI vou' mon âme à l'agonie
Au rythme de mon cœur épelant mon Amour
Loin du jour aveuglant et du monde en furie
Loin de l'or insolent et du fou qui s'écrie
Aussi près que je peux de Son Ample Séjour
Hors du temps je m'abîme ô la douce agonie
(16 janvier 2019)
LA MORT DU SHAYKH
Quand il eut propagé son immense lumière
Et passé le flambeau
Le vieux maître expirant son ultime prière
Se confia au tombeau
Alors se détachant de ce monde futile
De vaine distraction
Son esprit s'éleva d'un mouvement agile
Enivré de passion
C'est qu'il allait goûter à la fête nuptiale
Au sublime abandon
Se livrer tout entier à L'Étreinte Royale
Au Lumineux Pardon
Mais il avait déjà connu la mort intime
En La Source aboli
Et il n'attendait plus que ce transfert ultime
Pour le parfait oubli
Et ce jour espéré du fardeau que l'on quitte
En un puissant essor
En un déchirement comme un forçat s'acquitte
De son dernier effort
Il était arrivé et l'amoureux austère
Pleinement s'éteignit
En laissant sa dépouille en un creux de la terre
Comme on gagne son lit
Et tout autour de lui l'invisible cortège
Lui montrait le chemin
D'où surgirait bientôt La Brillance du Siège
Et L'Ambre de Sa Main
(25 janvier 2019)
LES OUDAYAS
À la Kasbah des Oudayas
Le passé chante sous nos pas
Un air étrange et délicat
Mêlé de rêve et de fracas
À la Kasbah des Oudayas
Le temps qui passe ne ment pas
Nimbant d'une magique aura
De mystérieux reliquats
À la Kasbah des Oudayas
Les esprits chuchotent tout bas
De vieux souvenirs d'Alhambra
Et des légendes de Chellah
À la Kasbah des Oudayas
Le vent ramène des éclats
De voix de rudes renégats
Et de tyranniques pachas
Sous les remparts des Oudayas
On s'imagine les combats
De redoutables armadas
Porteuses d'or et de trépas
À la Kasbah des Oudayas
Le Muadhin de Jamaa
Appelle à la gloire d'ALLAH
Tous les fidèles du ribat
À la Kasbah des Oudayas
Dans les senteurs des daturas
Flottent les longues djellabas
Des humbles prieurs de l'Icha
À la Kasbah des Oudayas
Au jardin que hantent les chats
Les amoureux songent béats
À de platoniques ébats
(11 février 2019)
LES AMOUREUX DE LA NUIT
Au plus noir de la nuit les amoureux s'éveillent
Quand les âmes des hommes pesamment sommeillent
Leurs cœurs illuminés s'ouvrant à l'unisson
Se rejoignent brûlants dans un même frisson
C'est le frémissement de l'Amour immobile
Qui se pleure debout en prière docile
Puis s'allume et s'enflamme au rythme du rappel
Assouvi de l'Aimé dont le cœur est l'autel
C'est l'écho lumineux des âmes purifiées
De ces fiévreux ardents aux langues tuméfiées
D'avoir tellement dit et répété ce Nom
Qui résonne par eux par-delà l'horizon
C'est l'antique sanglot des amants de l'aurore
Que le feu le plus pur intensément dévore
Qui nimbés de silence invoquent le pardon
Et se laissent aller à l'ultime abandon
Car ils n'existent plus que par l'Amour immense
Qui les lie à l'Aimé évoqué en cadence
Tout à la fois baignés de Lumière et de nuit
Dans l'oubli de leur être où ne reste que LUI
Et l'Aimé les écoute Il est là Il est proche
Embrassant l'univers de la rose à la roche
Et de ces amoureux qui L'aiment quand tout dort
Il réécrit le livre en nobles lettres d'or
(01 juillet 2019)
THAWR
Quand ils furent enfin, dans leur âpre refuge,
À l'abri des regards et des lames d'airain,
Protégés de la haine et de son vain déluge,
Et posés dans le creux de l'invisible Main ;
Quand sur eux s'abattit cet étrange silence
Qui naît du plus profond de toute obscurité,
Et qui confère aux cœurs la pleine vigilance
Présidant à l'accueil de toute vérité.
Quand ne faisant plus qu'un, blottis l'un contre l'autre,
L'un, protégeant l'ami le plus cher à ses yeux,
Et l'autre, rassurant son plus fidèle apôtre,
Plein de la Sakîna des anges et des pieux* ;
Le Prophète ﷺ** infusa, dans le cœur disponible
Du compagnon dévoué, l'indicible secret
Dont il était porteur et qui, trouvant sa cible,
L'éclaira de l'éclat des élus par décret ;
C'était cette clarté, cette flamme intérieure
Qui confère au regard cette unique vision,
Par laquelle le monde et la vie extérieure
S'illuminent du Feu qui fit la Création.
C'était cette Lumière intense et radieuse
De l'Amour insensé qui baigne l'univers,
Et que perçoit toute âme ouverte et généreuse
Pour qui tout l'Or se donne comme un livre ouvert***.
C'était là de Nabī ﷺ l'héritage sublime,
Son trésor éternel, ineffable flambeau
Que se passent les cœurs envahis de l'Intime,
Pour en ensoleiller les siècles de plus beau.
(20 août 2019)
*Variante : Plein de la Sakîna que descendent les cieux
**Variante : Muhammadﷺ
***Variante : Pour qui tout l'Or se lit comme en un livre ouvert
UNE ÉTOILE
À ma très chère sœur Dominique Olier, rappelée par son Créateur hier, le mardi 20 août 2019 – qu'Il l'accueille en Son Firdaws
Il arrive parfois que s'allume en la nuit
Une étoile qui file et intensément luit
Laissant à son passage une traîne dorée
Où se dessine en rêve la Face adorée
Et l'étoile s'éteint mais demeure l'éclat
Qui la fit scintiller si pur et délicat
Il habite le cœur et doucement le berce
De sa chaude lueur comme une aube de Perse
(21 août 2019)
LÀ OÙ ALLAH TE VEUT...
Au fond du ventre de ta mère
Dans une poussette sommaire
Puis sur les bancs de la primaire
Gavé de maths et de grammaire
Tu es là où ALLAH te veut
Dans l'insolence et la jeunesse
Quand tout est mépris de l'aînesse
Qu'il n'est plus rien que reconnaisse
L'esprit dénué de finesse
Tu es là où ALLAH te veut
Au fond d'un bar ivre de bière
Ou sur un tapis de prière
Dans les bras de quelque sorcière
Ou aspirant à Sa Lumière
Tu es là où ALLAH te veut
Dans le regard de ton amante
Sous quelque parole infamante
Ou dans la démarche démente
D'une passante qui t'aimante
Tu es là où ALLAH te veut
Dans le tourbillon de l'étreinte
Quand ton corps à l'amour s'éreinte
Et même quand ta joie est feinte
Car ton espérance est défunte
Tu es là où ALLAH te veut
Quand un beau jour te voilà père
Quand la main de l'enfant s'appaire
À la tienne et douce se serre
Débordant d'un amour sincère
Tu es là où ALLAH te veut
Dans la tourmente de la guerre
Quand tu te souviens de naguère
Quand ton âme est triste et amère
Quand tout te rappelle ta mère
Tu es là où ALLAH te veut
Dans l'opulence et la misère
Quand l'avenir est un mystère
Et que ton existence entière
Ressemble à un grand cimetière
Tu es là où ALLAH te veut
Dans les affres de la vieillesse
Quand proche est la fin de la pièce
Et que ton cœur n'est plus en liesse
Mais à l'éternité acquiesce
Tu es là où ALLAH te veut
Dans le linceul qui te recouvre
Et lorsque enfin la tombe s'ouvre
Et que le Ciel un peu découvre
Sa réalité qui s'entrouvre
Tu es là où ALLAH te veut
Puis dans l'étouffante Géhenne
Au milieu d'une foule obscène
Ou au Séjour exempt de haine
Où l'âme repose sereine
Tu es là où ALLAH te veut
Car il n'est rien qui ne se fasse*
Que ça soit flagrant ou fugace
Qu'une âme naisse ou bien trépasse
Sans que ça ne soit par Sa Grâce
Car il n'advient que ce qu'Il veut
(26 août 2019)
*Variante : Car il n'est rien qui ne se passe
RABITA
Je suis mon amoureux et mon amoureux est moi
Nous sommes un esprit habitant deux corps
(Poème Soufi)
Nous sommes un esprit qui habite deux corps
Mais deux corps éloignés que sépare la terre
Et nous nous retrouvons par quelque heureux mystère
Dans un monde où tout vit même l'âme des morts
Ce royaume apaisé dénué de remords
De rage et de tourment de haine et de colère
Rayonnant d'un halo féerique et solaire
S'offre à nous chaque nuit dans l'éclat de ses ors*
C'est ici de tout temps que les esprits s'étreignent
Quand s'élevant sereins ils n'ont peur ni ne craignent
Nul obstacle au frémissement de leur amour
C'est le monde éthéré des esprits de Lumière
Et qu'importent nos corps en cet ample séjour
Car nos cœurs n'y sont plus qu'une unique poussière
(26 septembre 2019)
*Variante : S'ouvre à nous chaque nuit dans l'éclat de ses ors
L'ARBRE
Muhammad ﷺ avait vu de ses yeux de velours
Bien des cœurs en disette
Et ces gens démunis aux faciès hâves, lourds
Implorant d'un regard attristé son secours
Chagrinaient le Prophète ﷺ.
Alors il prodiguait comme un arbre d'amour
À ces âmes défaites
Tous les fruits de son cœur et ramenait le jour
Dans ces regards éteints pour un plus beau séjour
Et d'immortelles fêtes.
(06 octobre 2019)
AL-KITAB
Il est un océan sans fond...
En surface un flot de paroles
Dessine un lointain horizon
Où s'évanouissent les idoles.
L'Esprit s'y meut sereinement
Porté par la voix qui navigue
Au rythme de son mouvement
Que n'interrompt aucune digue.
Ce délicat frémissement
C'est une houle où se reflète
Le Pur Éclat du Firmament
Dont s'illumine le Prophète ﷺ.
C'est l'infini courant sacré
Qui se répand à toute chose
Que ce soit l'astre blanc nacré
Ou le pétale d'une rose.
Et dessous ce vivant miroir
Tant de secrets dorment encore
Qu'il faudrait au moins pour les voir
L'éternité avant l'Aurore.
Car il est bien plus que ce plan
Et pénétrer en ses abysses
C'est commencer assurément
À s'abreuver de ses délices.
(08 octobre 2019)
COMME UN PHARE...
Comme un phare allumé dans la nuit de mon cœur
Rayonne à l'infini le flambeau prophétique :
Il s'y est installé triomphant et vainqueur
Et depuis l'envahit de sa lueur mystique.
Ô Muhammad ﷺ éclat de mon cœur assouvi
Brillant des mille feux de La Flamme Éternelle,
Tu répands ton amour en mon être adouci
Comme un sang purifié que la foi renouvelle.
Et quand j'entends ton nom béni : RasuluLLAH ﷺ
C'est comme un flot d'amour qui remonte et s'épanche,
Et je pleure, et je pleure, ô Messager d'ALLAH ﷺ
Sans pouvoir arrêter mon pauvre cœur qui flanche.
(24 octobre 2019)
À MA FILLE EDWIGE
À ma fille Edwige, 16 ans aujourd'hui...
Il arrive parfois que dans mon âme lasse
Passe comme un éclair un heureux souvenir
Il arrive et repart, alerte et plein de grâce
Sans que j'aie eu le temps de le voir s'en venir
Cet éclat de soleil au fond de ma grisaille
C'est comme un doux parfum qui m'embaume le cœur
Se saisit de ma peine et d'un coup la cisaille
En laissant à sa place un regain de bonheur
C'est toi cette lueur ô ma fille adorée
Qui s'invite insouciante au creux de mon esprit
Y déposant un peu de sa trace dorée
Dont ce léger poème allègrement s'écrit
(24 octobre 2019)
À MA FILLE INGRID
À ma fille Ingrid, qui a pris 14 ans le 07 septembre...
Quand mon cœur abîmé par le flot des chagrins
Voit chanceler sa flamme au moment de s'éteindre,
Qu'il a eu son quota de misère et de grains
Et n'est plus occupé qu'à gémir et se plaindre.
Je repense au moment où tu as vu le jour
Ô ma fille, et soudain tout revit et s'éclaire
Refaisant de ma vie un lumineux séjour
Et du monde un jardin fleuri bien qu'éphémère.
Et dans tes beaux yeux clairs, tout rayonnants d'amour
Et d'espoir et de joie,
Passant dans mon esprit par quelque heureux détour,
Je me plonge et me noie.
(01 novembre 2019)
À MA FILLE EMMA
À ma fille Emma, qui prendra 12 ans le 03 novembre...
Toi le dernier rayon de mon plus beau soleil
Toi de mes cinq amours l'ultime apparition
Toi le doux battement de mon cœur en sommeil
Quand le saisit l'hiver où s'éteint la passion
Toi ma fille au sourire aveuglant de lumière
Toi mon astre égaré dans les plis du passé
Toi l'heureux souvenir à quoi se désaltère
Mon esprit à l'éclat déjà presque effacé
Tu t'y meus comme un rêve une nuit où la lune
Éclaire à l'infini l'horizon de mon cœur
Et répand son halo en rasant cette dune
Que façonne le vent de ma peine en vainqueur
(01 novembre 2019)
LE PHARE
Ton cœur est un miroir où se prend un éclat
De L'Unique Lumière
Réfléchissant ce Feu par quoi RasuluLLAH ﷺ
Rayonne et nous éclaire
Que ton cœur assouvi s'embrase à l'infini
De La Plus Pure Flamme
Et de toi fasse enfin quelque précieux Walî
Que l'univers acclame
Et que ce feu réchauffe amplement qui a froid
Et comme un phare attire
Tout esquif égaré plein de peine et d'effroi
Qui peu à peu chavire
(15 novembre 2019)
SHAYKH RAJAB
(13 décembre 2019)
RENOUVEAU
Que d'un Or enseveli
Rejaillisse enfin la Flamme
Et que l'univers acclame
Ce cœur hier aveuli
Que le Feu qui s'en exhume
L'embrasant à l'infini
Terrasse enfin son jinni
D'une aura qui le consume
Et que rayonne à jamais
Ce cœur empli de Lumière
Que l'humanité entière
S'y ressource désormais
(16 décembre 2019)
L'OR
De ce feu qui déborde émanant la Lumière,
L'air épris se consume en un brasier ardent ;
Et l'éclair unanime où s'enflamme le vent
Rayonne à l'infini d'une paix salutaire.
L'Or, un sang qui s'étire et féconde la terre
Enfin s'offre à ce cœur ouvert et, soulevant
Tout l'arôme enfoui tout en s'y attardant,
Envahit l'horizon de Sa Voix coutumière.
Et tout meurt et renaît de cet embrasement,
Tout s'éteint et revit, et comme un sacrement
Se révèle à l'éclat radieux de l'aurore.
C'est que l'aube a levé le voile évanescent
De la brume incertaine et du feu qui s'ignore
– Et l'Or a fait de l'ombre un souffle incandescent.
(01 janvier 2020)
RÊVE PROPHÉTIQUE
Toi qui vis comme un rêve en nos cœurs embrumés
Comme un rêve qu'éveille une flamme amoureuse
Répands en nous ce feu d'une aube savoureuse
Qui se lève en autant de bouquets parfumés
Et faisant de nos cœurs mille feux allumés
Dans la nuit les couvrant d'une main douloureuse
Emplis-nous d'une fièvre avide et langoureuse
Par quoi s'élèveront nos esprits consumés
Car comme le Phénix renaissant de sa cendre
Revenant aussi beaux que la belle Cassandre
Nos esprits délivrés rayonneront aux cieux
Et tout illuminés de la douce Présence
Que reflète ton cœur aussi pur que précieux
Ils seront dans la Paix que procure l'aisance
(04 février 2020)
CE QUE TU CHERCHES
Tu es Ce que tu cherches
Mais tu ne le sais pas
Se tendent tant de perches
Que jamais tu ne vois
Et l'Or en toi sommeille
Comme un trésor enfoui
Et jamais ne s'éveille
Et reste dans l'oubli
Prends la main de ce frère
Qui t'invite à l'amour
Par quoi l'Or se libère
Et jaillit au grand jour
(24 février 2020)
LE FLAMBEAU
À mon très cher frère Sidi 'Ali Abu Sa'ïd - mon brillant disciple en poésie, déjà meilleur que son "maître"
Toi qui vas cheminant dans les pas du Prophète ﷺ
Toi l'amoureux du Shaykh qui mets son cœur en fête
Toi le précieux poète au verbe délicat
Dont la voix laisse en nous résonner son éclat
Je te donne le feu des secrets de l'Aurore
Pour que d'une étincelle enfin renaisse encore
En ton cœur assouvi l'unique embrasement
À quoi s'éclairera tout l'univers aimant
(02 mars 2020)
ÉVEIL
Si d'avoir éveillé cet Éclat qui Le nomme
Au matin douloureux de la morte saison
Te ramène au chemin de l'Unique Oraison
Et t'élève au-delà de l'embarras de l'Homme
C'est que l'Or était là au fond de toi en somme
Et n'attendait que ça pour quitter sa prison
Et d'un radieux sourire embraser l'horizon
Comme une aube d'été que le soleil assomme
Il était dans ce cœur enveloppé de nuit
Oppressé de chagrin de misère et d'ennui
Comme un feu qui s'éteint sous les remous de l'âme
Mais il aura suffi que Le Nom Lumineux
Refasse de la braise enfin jaillir la flamme
Pour qu'à jamais se lève ce voile brumeux
(02 avril 2020)
L'ESPRIT DU PROPHÈTE ﷺ
À mon bien-aimé Shaykh
Comme un parfum de musc au-dessus de sa tête
Et dans son cœur empli du souci du Rappel
Une douce lueur, un sourire éternel
Un amour infini : c'est l'esprit du Prophète ﷺ
(10 mai 2020)
LE PALAIS DE LUMIÈRE
Il était dans mon cœur un palais de Lumière
Un temple enseveli
Où dormait un trésor et qu'un rideau de lierre
A réduit à l'oubli
Mais voilà qu'un amour atomise en poussière
En rêve évanoui
Ce mur envahissant, cette sombre matière
De ténèbre et d'ennui
Et qu'enfin rejaillit à nouveau la Lumière
Et s'éveille l'Esprit
Du fond de ce palais, de ce vivant sanctuaire
Qu'est mon cœur assouvi
(14 mai 2020)
TON SECRET
Comme un Secret qui brûle en toi
D'un feu si pur encore en veille
Et qui se berce de l'émoi
Du Nom Sacré qui le réveille
Tout ton Amour est là blotti
Enseveli sous les ténèbres
Mais il est là tu l'as senti
Remuer sous ces eaux funèbres
Et c'est la force du Rappel
Ramenant ton cœur à la vie
Qui l'a dressé comme un autel
Et lui a redonné l'envie
Alors enfin ressuscité
Ce cœur envahi de Lumière
De bonheur et de Vérité
Fait profiter la terre entière
Mais toi seul en connais l'éclat
De Ce Trésor Inestimable
C'est ton Secret c'est ton état
C'est tout ton Amour ineffable
C'est ton Amour inépuisable
Au fond de ton cœur insondable
(13 novembre 2020)
QUE REVIENNE LA VIE...
Que revienne la vie en nos cœurs éreintés
Que revivent ces morts accablés de misère
Et demain quand aux vents nous serons emportés
Ne restera plus qu'eux débordants de Lumière
Que revienne l'Amour en nos cœurs dévastés
Qu'y renaisse l'Aurore et qu'à l'heure dernière
Ne rayonne plus qu'eux, souverains, exaltés
Assouvis du bonheur de La Présence Altière
(09 septembre 2021)
LE PASSEUR
Il est au fond du cœur un esprit rayonnant
Qui détient Le Secret de L'Ultime Lumière
Et qui si tu l'atteins à force de prière
Ouvrira devant toi Le Portail Éclatant
Il te fera passer Le Seuil Évanescent/Étincelant
Où tu te confondras à sa propre lumière
Car il est de ce Feu où s'éteint la matière
Et ne reste épuré que l'esprit triomphant/transcendant/renaissant
Ce passeur étonnant de ton âme ravie
Qui la fera passer de la mort à La Vie
C'est toi Ô Muhammad ﷺ Ô Prophète béni
Toi qui vis en secret au fond de nos poitrines
De nos cœurs agonis de fièvre et de déni
Que nous avons souillés comme autant de latrines
(03 juillet 2022)
TON SHAYKH
Ne quitte pas des yeux ce flambeau qui t'éclaire
Qui t'irrigue à la fois du feu de son esprit
Dont ton cœur amoureux peu à peu se remplit
Et du feu de son corps qui n'est plus que lumière
Ne lâche pas sa main car ce lien te confère
Ce flux miraculeux par quoi brûle et revit
Tout ton être apaisé que l'amour assouvit
Et t'élève aux confins du Sublime Mystère
Nourris-toi de ce corps et tu le franchiras
Comme un pont salutaire et tu t'affranchiras
Du fardeau de ton âme et du poids de la terre
Et tu ne verras plus dans le cœur de l'aimé
Que le reflet ardent de la pure lumière
Qui jaillit à foison de l'astre de beauté ﷺ
(02 novembre 2022)
MON SHAYKH
De sa main vient le flux qui me donne la vie
De son cœur un reflet du Soleil Éternel
De lui tout est Lumière et soutien fraternel
Qui s'impose en douceur à mon âme ravie
Il ajuste mon pas avant qu'il ne dévie
Un regard lui suffit à faire le rappel
Il tranche les ténèbres comme le scalpel
Arrache la tumeur et ramène à la vie
Il est l'Homme Essentiel, un repère, un répit
Quand tout dans ce bas monde aboutit au dépit
Et laisse dans le cœur un abîme insondable
Alors il investit cet espace vacant
Qui n'attend que la mort et son ange intraitable
Et le comble du feu de l'amour éloquent
(Du 10 novembre 2020 au 18 juin 2023)