Pas de motivation sans modèle
بِسْمِ اللهِ الرَّحْمٰنِ الرَّحِيْمِ
Quand nous nous lançons dans un sport (ou une discipline artistique), nous sommes souvent inspirés par un grand champion dont nous envions le succès.
Et nous voulons à notre tour connaître ce succès.
Et nous prenons naturellement pour modèle ce champion qui a déjà réussi, calquant dessus nos comportements, procédant par mimétisme.
Allant jusqu'à établir avec lui un lien spirituel fort, nous identifiant totalement à lui - principalement aux moments de la pratique du sport en question - entraînement ou compétition.
Quel gamin n'a jamais tapé dans un ballon en se prenant pour Messi ou Ronaldo, avec sur le dos le maillot de l'un ou de l'autre ?
Notre champion nous accompagne ainsi - mais sans que nous perdions pour autant de vue l'objectif, qui demeure le succès.
Curieusement, en religion, certain trouvent cette identification non pertinente, la rejetant totalement :
Ils trouvent inconcevable que nous puissions nous inspirer d'hommes notoirement pieux, calquer sur eux nos manières, nous inspirer des méthodes qui les ont menés au succès - car l'excellence de leur comportement est déjà en soi un succès incontestable.
Et même, étrangement, ils nous invitent à nous détourner de ces modèles.
Comme si on ne pouvait atteindre le succès qu'à l'aveugle, en comptant sur sa propre inspiration - ou comme si ALLAH سبحانه و تعالى allait nous le servir sur un plateau sans que nous ayons à fournir le moindre effort.
Ce n'est hélas pas le cas : le succès est une course de fond qui exige implication et volonté, et pour y parvenir il convient de saisir tous les moyens à sa disposition.
Parmi ces moyens à notre portée immédiate (temporelle, physique...), qu'Il nous prodigue généreusement dans Son Infinie Miséricorde, figure la Suhba avec les pieux savants - avec Ses Awliyas, qu'on reconnaît à leur extrême piété, à leur humilité, à leur science infinie, et surtout à la Lumière qui émane d'eux.
Et ces critères se reconnaissent très objectivement - à part peut-être là Lumière qui implique un dévoilement préalable de Sa Part, car ne perçoit la Lumière que celui qu'Il y autorise.
Libre à chacun de se priver de cette opportunité, et de dédaigner ces modèles de vertu et de comportement (qui ne sont jamais que les modèles de ce qu'Il aime) qui nous sont gracieusement offerts.
Après tout, on peut toujours se lancer dans le foot en se contentant de lire attentivement les règles éditées par la FIFA, sans s'inspirer des exploits d'un grand champion.
Mais la motivation risque de ne pas être au rendez-vous.
(Certains rétorqueront qu'ils ont déjà le Prophète ﷺ pour modèle ; ce à quoi nous répondons que s'identifier à une figure spirituelle, impalpable, dont l'être de chair à disparu il y a plus de 1 400 ans, dont il ne reste, pour s'appuyer dessus, que des textes, n'est pas un exercice si aisé pour tout le monde - ne serait-ce que par la distance temporelle que cela implique ; et qu'il est nécessaire d'avoir affaire à un contemporain de chair, qui fasse revivre sous nos yeux, par son comportement concret, les préceptes enseignés par le Prophète ﷺ, pour en mesurer pleinement la portée et en tirer le meilleur parti.)
