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La nécessaire condition de la foi

بِسْمِ اللهِ الرَّحْمٰنِ الرَّحِيْمِ


L'apprentissage de la religion d'ALLAH ne s'improvise pas.

C'est un monument de connaissances regroupant sciences exotériques et ésotériques, sciences dures et sciences humaines - car le Coran regorge de références à nombre de lois physiques et biologiques (qui émerveillent encore des scientifiques contemporains), tout en abordant les sciences sociales, le Droit, etc...

Celui qui croit pouvoir maîtriser tout ça, tout seul, avec les seuls Coran et Sunna, est soit un présomptueux arrogant, soit un imbécile - soit les deux.

Car, dans n'importe quel enseignement, les manuels scolaires ne suffisent pas, et toute science ou discipline académique nécessite un enseignement direct, dispensé verbalement et physiquement par un spécialiste reconnu de la matière, qui plus est un pédagogue formé à cette mission.

De même, la religion, qui est un ensemble de disciplines scientifiques, nécessite un enseignement collégial direct de plusieurs savants légitimes à le prodiguer.

Les premiers musulmans jouissaient de l'enseignement direct du Messager d'ALLAHﷺ - du rapporteur de la science en personne.

J'entends aujourd'hui de nombreux musulmans dire que leurs seules références, qui leur suffisent, sont les écritures et le Prophèteﷺ - mais comment font-ils pour apprendre directement de lui ? Leur parle-t-il en secret, les convoque-t-il à des séminaires et à des conférences privés, organise-t-il des travaux dirigés confidentiels de fiqh ou de 'aqida ?

Je ne crois pas...

Aborder le Coran sans l'exégèse d'un mufassir, ou apprendre des hadiths sans l'éclairage d'un muhaddith, est non seulement stérile (car un étudiant isolé ne peut maîtriser toutes les notions connexes complexes - de contexte notamment), mais encore dangereux, car une interprétation erronée peut donner lieu à bien des égarements, de soi-même et des autres.

Quant-aux sciences ésotériques, qui touchent à la spiritualité et au secret de la relation du croyant sincère avec ALLAH, qui permettent d'atteindre l'Ihsan par la purification de l'âme et du cœur, elles impliquent carrément un processus initiatique - c'est à dire la transmission du secret par un maître, lui-même initié par un autre maître, lui-même initié par un autre maître, lui-même initié par un autre maître... - cette silsila remontant au Prophèteﷺ en personne, lui-même initié par Jibril (عليه السلام).

Or, alors que beaucoup n'ont même pas encore intégré la nécessité de l'apprentissage des sciences exotériques, et ne voient même pas le besoin de se former à la jurisprudence islamique auprès de fuqahā, l'apprentissage de la spiritualité reste carrément, pour bon nombre d'autres, une hérésie manifeste, et le recours à un Shaykh, une démarche tendant à l'idolâtrie et au Shirk.

Qu'ils aillent donc expliquer aux sahaba (رضي الله عنهم), qui aimaient le Prophèteﷺ plus que tout et buvaient sa science (car l'amour entre l'élève et son maître, qui implique confiance totale et abandon de soi, est une condition sine qua non de la transmission de tout savoir), qu'ils étaient des associateurs.

La mission première du Da'i, donc (entendu comme celui qui transmet, mais aussi et surtout ravive la foi), sera de sensibiliser à la nécessité de la relation intime avec un éducateur.

Car si le Prophèteﷺ estimait nécessaire d'éduquer et de former les premiers musulmans, pourquoi les derniers que nous sommes en seraient-ils exempts ?

Et pourquoi ALLAH, dans Son Infinie Miséricorde, n'aurait-il pas prévu pour les générations futures des éducateurs chargés de leur transmettre la connaissance ?

Il conviendra donc d'informer et de convaincre nos frères et sœurs de l'existence de ces éducateurs que sont les Awliyas, héritiers du Prophèteﷺ car dépositaires de la Lumière qu'il a amenée sur le monde et les hommes.

Et ça passe nécessairement par renouveler dans les cœurs l'amour du Prophèteﷺ, de manière à le rendre absolu et inconditionnel ; car pour comprendre que le Prophèteﷺ a pu faire passer la Lumière d'un cœur à l'autre, il faut connaître l'état qui sous-tend cette transmission : l'amour.

Et ceux qui sont incapables d'admettre qu'il existe, de nos jours, des héritiers du Prophèteﷺ qui ont reçu de lui, via une chaîne de transmission ininterrompue, toute la science que lui-même avait reçue d'ALLAH via Jibril (عليه السلام), sont ceux qui souffrent d'un flagrant déficit d'amour et qui ignorent son pouvoir de transmission.

Alors il faudra réveiller en eux cet amour qui s'y trouve inévitablement - car nous avons tous en nous, enfoui dans nos cœurs, cet amour qui sommeille et ne demande qu'à être réveillé.

Et cet amour une fois ressuscité, le cœur qui s'en trouvera ravivé sera enfin en état de reconnaître le cœur illuminé des Awliyas, et de recevoir d'eux la science complète qui fait la vraie foi.


La nécessaire condition de la foi - Blog - Stéphane Abdallah ILTIS

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