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Extinction de soi et libre-arbitre

بِسْمِ اللهِ الرَّحْمٰنِ الرَّحِيْمِ


Quand j'ai embrassé l'Islam, on m'a dit que je devrai obligatoirement accomplir cinq prières par jour - sans compter les autres piliers !


Alors j'ai eu un moment de flottement et de découragement, parce que l'apprentissage de tout ça me paraissait vraiment lourd.


Mais je m'y suis attelé, bon gré mal gré :


J'ai d'abord appris la Shahada par cœur, pour bien m'en imprégner.


Puis les ablutions.


À mon rythme, sans forcer.


Et j'ai franchi ces étapes.


Puis j'ai cherché sur le Web des sites proposant l'apprentissage de la prière, et j'ai vu que je devais absolument connaître la Fatiha.


Ça m'a paru insurmontable sur le coup, mais je m'y suis collé :


J'ai donc appris la Fatiha, tout doucement, verset par verset, en écoutant des audios et en m'accompagnant de la translittération phonétique.


Et j'en suis venu à bout.


Mais en accomplissant la Salât, j'ai vu qu'il me manquait plein de choses : le Tashahud, les formules à prononcer lors de l'inclinaison et de la prosternation... , et surtout une deuxième Surat - au moins.


Ça m'a paru bien compliqué et contraignant, mais quelque-chose au fond de moi m'a dit que je ne pouvais pas en faire l'économie.


Alors je m'y suis collé, et c'est donc tout naturellement que je me suis tourné vers la plus courte de toutes : Al-Kawthar.


Et j'ai fini par la maîtriser.


Et ainsi de suite : chaque fois que je franchissais une étape, me disant que j'en savais assez pour accomplir le strict minimum obligatoire (n'ayant pas d'autre intention que le Fard), je me rendais compte qu'il me manquait encore quelque-chose, et qu'il y avait toujours un truc à apprendre.


Honnêtement, il arrivait à mon ego de se rebeller, et de pester contre cette religion qui commençait à me prendre vraiment beaucoup de temps.


Car je me rendais bien compte que ça m'accaparait beaucoup plus que je ne le voulais réellement, et qu'on avait vite fait de se laisser manger par cette affaire.


Un jour, j'ai lu un texte sur les douze Rawatib, et là je me suis dit : "Non ! Ça devient vraiment délirant, il ne faut pas abuser : je m'en tiendrai aux cinq prières obligatoires, et c'est marre !".


J'étais dans l'état d'esprit de celui à qui on demande toujours plus, qui lâche encore et encore, et qui finit par se braquer.


Il me semblait vraiment que cette religion était phagocytante : qu'elle nous prenait au détriment de nos occupations personnelles, de nos loisirs et de notre vie privée.


Et j'étais dans le vrai !


Car j'ai compris deux choses aujourd'hui :


La première, c'est que rien dans tout cela n'est insurmontable, car rien ne vient de toi : ALLAH ﷻ te veut, te guide, et te donne la science nécessaire à l'accomplissement de ce qu'Il attend de toi - que tu le veuilles ou pas, que ça te plaise ou pas !


La seconde, c'est que la finalité de tout ça, c'est bel et bien qu'Il te prenne tout entier au détriment de ton individualité : que tu reviennes à LUI corps et âme, car tu LUI appartiens pleinement, et Il fait de toi ce qu'Il veut.


Et plus Il sentira dans ton cœur que ce désir est partagé, plus Il t'élèvera vers LUI, jusqu'à la fusion parfaite - jusqu'à ce que vous ne fassiez plus qu'UN :


C'est-à-dire que ton altérité soit définitivement éteinte dans Son Unicité.


Au début, certes, il y aura des résistances en toi.


Mais tu finiras par arriver au stade de l'âme satisfaite (satisfaite de ce qu'Il te donne et de ce à quoi Il te destine), et par L'agréer - après que LUI-même t'ait agréé, car tel est l'ordre des choses :


رَّضِىَ ٱللَّهُ عَنْهُمْ وَرَضُوا۟ عَنْهُ
ALLAH ﷻ les agrée ET ils L'agréent. (Coran 98:8)

Ce qui signifie que ALLAH ﷻ, d'abord, te choisit ;


Puis, Il te fait cheminer vers LUI - car même si c'est LUI qui te choisit, Il se mérite ;


Enfin, au terme de ce cheminement, tu finis par baisser les armes et vaincre toutes les résistances de ton ego annihilé - et c'est toi, alors, qui, reconventionnellement, finis par L'agréer :


LE choisir pleinement, exclusivement, et en conscience.


Et c'est là l'aboutissement du retour vers LUI : tu finis par être pleinement consentant, quel que soit le sacrifice, quel que soit le renoncement à ton individualité que ça implique - et c'est là que s'accomplit pleinement le libre arbitre : Il te veut tout entier, dépourvu de ton ego, et tu y consens...


Tu acceptes...


Et le cheminement spirituel n'a pas d'autre finalité que cette acceptation pleine et entière, au plus profond de ton cœur, du renoncement à toi-même pour LUI Seul.

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