بِسْمِ اللهِ الرَّحْمٰنِ الرَّحِيْمِ
Il y a 15/20 ans, je comprenais de la quête de présence de Bonnefoy, qu'il cherchait l'absolu.
Alors que lui et ceux de son courant cherchaient juste à capturer, dans les mots, la présence concrète, simple et immédiate du monde sensible (laquelle, paradoxe et tragique de la démarche, s'altère nécessairement dans l'abstraction poétique), je voyais, dans cette présence très terre à terre, l'absolu au sens métaphysique du terme - impalpable et invisible.
Outre le fait que je transposais sur les travaux de mes aînés ma propre aspiration à l'insaisissable, c'est que je pressentais, intuitivement, que ce dernier se trouvait caché (induit nativement) dans cette réalité tangible du monde sensible.
Ainsi, sans être croyant (du moins en conscience), je savais qu'Il était partout dans Sa création, qu'Il nous offrait comme autant de signes de Son omniprésence et de Son omnipotence.
Et pour moi, la présence concrète du monde sensible se confondait, tout naturellement, avec l'absolu dans sa dimension la plus abstraite - qu'il ne s'agissait pas tant de dire mais de suggérer.
En d'autres termes, il s'agissait juste, par la voie poétique, d'éveiller à Sa présence.
Tel a toujours été le sens de ma démarche poétique.
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