بِسْمِ اللهِ الرَّحْمٰنِ الرَّحِيْمِ
Égocentriques que nous sommes, nous voudrions que le monde change autour de nous, pour nous, qu'il se modèle sur mesure à nos petites personnes.
Qu'il devienne finalement une partie de notre univers intime, que nous puissions l'embrasser du regard et le contrôler ainsi à notre guise, pour notre petit confort personnel.
Que tout arrive quand nous voulons, comme nous voulons, au gré de nos désirs et besoins immédiats.
Mais comme ce n'est pas le cas, que le monde n'est pas soumis à notre volonté que nous voudrions toute puissante, nous nous étonnons que nos désirs ne soient pas satisfaits, et nous nous révoltons.
Comme un gamin qui tape du pied pour un bonbon, ou se roule par terre pour un jouet.
Mais rien ne se passe, que nous nous cognions la tête contre les murs, ou que nous nous suicidions.
C'est que nous occultons une réalité fondamentale et intangible : ce monde, que nous voudrions soumis, à nos pieds, nous n'en sommes que des éléments, des parties, des composantes.
Ce monde, c'est nous, tout simplement.
Comment pourrait-il donc changer, si nous ne changeons pas d'abord ce qui est en nous-mêmes ?
Ainsi l'harmonisation du monde passe-t-elle par un travail de réforme personnelle, d'introspection, de méditation, de réflexion.
Un travail spirituel.
Et la première question à se poser est celle de notre place dans l'univers.
Ainsi, vouloir s'en extraire par la force de notre conscience de nous-même, par la volonté de notre ego agissant, afin de l'embrasser et le dominer, est-ce vraiment la bonne solution ?
N'est-ce pas plutôt s'exclure de ce Tout un et indivisible, et même se rebeller contre cette harmonie essentielle ?
Pas étonnant, dans ces conditions, que pour nous tout aille de travers, et que nous ne soyons plus en phase avec le monde - qui d'ailleurs nous le rend bien.
Car à force de maltraiter notre corps qu'est ce monde, il finit par tomber malade, par devenir fiévreux, et par s'agiter en spasmes et tremblements de terre, ou autres calamités : le tort que nous causons au monde, nous ne le causons finalement qu'à nous-mêmes.
Heureusement, il est toujours temps de se remettre en question.
Pourvu que nous abdiquions enfin notre ego dévorant, dominateur, sûr de lui-même.
Mais comme il nous suggérera toujours le contraire, dans son orgueil infini, ce n'est pas gagné.
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