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Rôle de l'amour et des passions dans l'inclination du cœur

Dernière mise à jour : 12 avr. 2021

بسم الله الرحمن الرحيم


Dans la zone centrale du cœur, qui correspond à la zone de l'amour et des passions, entre Ruh et Nafs, sommeillent toutes les tendances et inclinations (bonnes en haut, mauvaises en bas), comme autant de lampes éteintes.


Et c'est l'expérience vécue qui vient allumer ces lampes, au fur et à mesure du parcours de l'homme : tu rencontres une femme, la lampe de l'amour des femmes va s'allumer ; tu montes dans une voiture et ça te plaît, la lampe de la passion des voitures va s'allumer ; tu entends parler un Walî, la lampe de l'amour du Walî va s'allumer ; tu lis un hadith, la lampe de l'amour muhammadien va s'allumer...


Il va de soi qu'une des premières lampes qui s'allument au cours de l'existence, c'est celle de l'amour des parents - et en premier celle de l'amour de la mère ; mais si ton expérience avec tes parents est mauvaise pendant ton enfance, la lampe de l'amour s'éteint, et va s'allumer à la place celle de la haine des parents, dans la partie inférieure.


De même, si tu connais un chagrin d'amour ou une expérience humiliante avec une femme, la lampe de la détestation des femmes, ou celle du mépris des femmes, va s'allumer en lieu et place de celle de l'amour des femmes.


Toutes ces tendances et inclinations ainsi déclenchées vont conditionner l'orientation de l'aiguille de la boussole du cœur vers Ruh ou Nafs : quand les lampes de l'amour des parents ou du Shaykh brillent avec intensité, l'aiguille de la boussole du cœur pointe vers le haut (vers Ruh) car ces lumières jouent le rôle de moteur ou de force d'attraction de l'aiguille.


Et le moteur ou force d'attraction premier, celui qui donne à la boussole du cœur la plus juste orientation, c'est l'amour de Sayyidina Muhammad ﷺ, qui va donc faire pointer l'aiguille de la boussole vers la lumière muhammadienne contenue dans Ruh, et au sein même de laquelle se trouve As-Sirr - car le cœur est une poupée russe : il contient Ruh, qui lui-même contient la lumière muhammadienne, qui elle-même renferme As-Sirr.


Alors va se réaliser l'alignement parfait, entre le cœur du cœur et ALLAH ﷻ, via ce point d'alignement qu'est la lumière muhammadienne ; révélant et réalisant le Sirr.

 

EDIT


Rôle déterminant des influences dans l'orientation du cœur


بسم الله الرحمن الرحيم


Dans la zone médiane du cœur, qui correspond à la ligne centrale sur laquelle se situe la boussole, entre les deux zones des influences sain(t)es et malsaines, et entre Ruh et Nafs, sommeillent en germe toutes les tendances, inclinations, sentiments et attributs correspondants, bons ou mauvais, comme autant de lampes éteintes : il ne s'agit pas encore de passions et de traits de caractère cristallisés, mais de passions et de traits de caractère en veille, en puissance – et surtout : prédéterminés.


Et ce sont les zones d'influences, selon leur force d'attraction, qui détermineront leur cristallisation : en passions et traits de caractère malsains dans Nafs, ou en amours et attributs sain(t)s dans Ruh.


Mais d'abord se produisent les expériences prédéterminées (avec les émotions qui en découlent), qui viennent allumer les lampes au fur et à mesure du parcours de l'homme, éveillant ses tendances en sommeil (et il va de soi que, dans le décret d'ALLAH , ces événements se produisent à des moments bien déterminés également) : il rencontre une femme et ça le transporte – la lampe de l'amour des femmes va s'allumer ; il monte dans une voiture et ça lui plaît – la lampe de la passion des voitures va s'allumer ; il entend parler un Walî et ça le bouleverse – la lampe de l'amour des Awliya va s'allumer ; il lit un hadith et ça le touche profondément – la lampe de l'amour muhammadien va s'allumer...


Naturellement, une des premières lampes qui s'allument au cours de l'existence est celle de l'amour des parents – et en premier lieu celle de l'amour de la mère ; mais si l'expérience avec les parents est mauvaise pendant l'enfance, et surtout si le cœur est sous une mauvaise influence, cette expérience se cristallise en haine des parents dans Nafs ; en revanche, si malgré cette mauvaise expérience le coeur est sous une bonne influence (celle d'un homme pieux par exemple, ou celle du Qur'an...), cette expérience se cristallise, dans Ruh, en amour, en miséricorde, et en pardon – autant d'attributs muhammadiens.


Le poids des zones d'influences est donc vraiment déterminant, par rapport aux expériences vécues, dans l'orientation définitive du cœur.


Sur le même principe, un chagrin d'amour ou une expérience humiliante avec une femme va allumer la lampe de la haine des femmes ; une morsure d'un chien va allumer la lampe de la peur des chiens ; prendre une bouffée de fumée de cigarette va allumer la lampe du tabagisme...


Si la zone d'influences dominante est la zone d'influences sain(t)es, le chagrin d'amour ou la morsure de chien seront perçus comme des épreuves bénéfiques, et l'expérience tabagique comme un péché appelant le repentir : et dans Ruh, ces lampes vont se cristalliser en attributs muhammadiens comme le pardon, la miséricorde, le repentir...


Si la zone d'influences dominante est la zone d'influences malsaines, elles vont se cristalliser dans Nafs en misogynie, en caniphobie, et en toxicomanie tabagique.


La zone d'influences peut donc confirmer ou inverser la tendance initiale – la lampe prédestinée : on a vu comment des influences sain(t)es peuvent convertir de mauvaises tendances, nées d'expériences douloureuses, en attributs muhammadiens ; mais la transformation inverse est vraie : des influences malsaines peuvent altérer de bonnes tendances, nées d'expériences positives, et les transformer en turpitudes achevées :


C'est ainsi qu'un musulman de naissance, élevé dans une famille pieuse mais (mal) influencé au cours de son existence par ses passions et fréquentations du Dunya, pourra peu à peu devenir un oublieux chronique d'ALLAH ﷻ, paresseux et négligent dans ses adorations – voire un hypocrite, voire même un mécréant apostat.


C'est donc bel et bien la zone d'influences dominante, au-delà de la tendance prédéterminée, qui sera finalement décisive dans l'orientation du cœur :


On peut donc parfaitement être prédestiné à être un raciste de la pire espèce, ou le plus sordide des criminels, et finir Walî d'ALLAH ﷻ – pourvu qu'on ait rencontré les bonnes personnes ayant produit les bonnes causes et exercé les bonnes influences.


Inversement, on peut être prédestiné à être un croyant, et finir drogué ou alcoolique – si on a le malheur de tomber sous l'influence (et surtout d'y succomber) de mauvaises personnes ayant produit les mauvaises causes.


C'est donc la raison pour laquelle il convient impérativement de soigner ses fréquentations, et de faire attention à ce qu'on regarde ou écoute.


La vie dernière en dépend.


Et c'est ainsi que les influences conditionnent l'orientation de la boussole du cœur vers Ruh ou Nafs, avec le pouvoir de transformer des expériences et tendances initiales : elles agissent comme de véritables moteurs intermédiaires de la boussole du cœur, comme de véritables forces d'attraction, avec la capacité d'inverser les forces d'attraction principales que sont la Lumière muhammadienne (en direction de Ruh), et l'ego (en direction de Nafs).


Le Shaykh est par exemple en mesure de contrer l'ego, et de détourner de Nafs un cœur que ce dernier attire vers elle ; tout comme une passion ou une addiction quelconque est en mesure de contrer la Lumière muhammadienne, et de détourner de Ruh un cœur qu'elle attire vers lui et vers ALLAH ﷻ.


Il n'en demeure pas moins que la force d'attraction première, celle qui donne à la boussole du cœur la plus juste orientation, c'est l'amour de Sayyidina Muhammad ﷺ, qui va raviver dans Ruh la Lumière muhammadienne, et faire pointer l'aiguille de la boussole dans sa direction, et donc dans celle de As-Sirr – car le cœur est une poupée russe : il contient Ruh, qui lui-même contient la Lumière muhammadienne, qui elle-même renferme As-Sirr.


Alors va se réaliser l'alignement parfait, entre le point d'équilibre central du cœur et ALLAH ﷻ, via ce point d'alignement qu'est la Lumière muhammadienne.


Révélant et réalisant As-Sirr.


(Note : un cœur en souffrance est un cœur tiraillé entre Ruh et Nafs, parce que des influences malsaines exercent une attraction contraire à l'attraction de la Lumière muhammadienne ; et ce tiraillement, extrêmement douloureux, se traduit en troubles psychiques, qui vont de la déprime à la psychose, en passant par l'anxiété, l'angoisse, la dépression – et toutes sortes d'états négatifs et morbides : haine, colère, tristesse... À ce stade le cœur lutte – mais s'il abdique, il se fait aspirer par le côté obscur, avec les pires conséquences imaginables.)


Le 05 février 2021

 
 

Tous droits réservés © Stéphane Abdallah ILTIS / Abu Al-Huda : toute reproduction interdite, même partielle, sans autorisation écrite de l'auteur.

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