بِسْمِ اللهِ الرَّحْمٰنِ الرَّحِيْمِ
Si l'on pouvait voir l'état spirituel des gens, au-delà de leur aspect physique, on serait surpris et même effrayé :
Certains, plutôt beaux et avenants de prime abord, nous apparaîtraient ainsi noirs et malodorants, comme couverts de suie ou de goudron dégoulinant - voire de déjections ; en d'autres termes : effrayants, répugnants, repoussants...
D'autres, pas très engageants dans leur aspect physique, nous apparaîtraient au contraire blancs et lumineux - voire aveuglants de pureté ; en d'autres termes : attirants, magnétiques, envoûtants...
Et il s'agirait là de l'état réel de ces gens - ou plutôt de leurs cœurs : celui que ne peut pas voir le commun des humains, mais que perçoit le Arif biLLAH, dont ALLAH est l'œil par lequel il voit.
Imaginons-donc un instant les visions d'horreur qu'il doit endurer, et tâchons de soigner notre apparence spirituelle - ne serait-ce que par respect envers nous-mêmes si ce n'est pour lui.
Car il ne viendrait jamais à l'idée de quelqu'un de normalement constitué, de sortir en public couvert de sueur et autres sécrétions séchées, et dégageant de fortes odeurs corporelles : n'importe quel individu sain d'esprit se nettoie préalablement (ne serait-ce qu'un minimum) pour donner le change.
Il doit en aller de même pour l'état spirituel, qui doit absolument appeler un impérieux besoin de purification : car si le commun des mortels ne le perçoit pas, il est, dans la foule, des esprits supérieurement élevés, dotés d'une clairvoyance qui met à nu les âmes négligentes.
Et à qui n'échappe aucune souillure - aussi abjecte soit-elle.
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