بِسْمِ اللهِ الرَّحْمٰنِ الرَّحِيْمِ
La plupart d'entre nous suivons aveuglément, dans les grandes lignes, la Shari'a et la Sunna, préoccupés par l'aspect terrestre de la religion - car notre esprit est obstinément ancré au bas-monde.
Et nous ne voyons pas plus loin.
Nous nous laissons pousser la barbe parce qu'il le faut, nous jeûnons péniblement le mois de Ramadan parce qu'il le faut, nous nous acquittons scrupuleusement et comptablement de nos cinq prières quotidiennes parce qu'il le faut...
Nous LUI obéissons, ainsi qu'à Son Messager ﷺ, comme on obéit à son patron ou à son adjudant : dans la contrainte et l'obligation.
Parce qu'il le faut.
Mais avons-nous vraiment compris le but de tout ça ?
Parce que, si nous l'accomplissons mécaniquement, comme des robots, sans motivation particulière, nous perdons presque notre temps.
Pourtant, Il est très clair et ne cesse de nous le demander, que ce soit dans le Coran ou les ahadith Qudsi : rapprochons-nous de LUI.
Cherchons Sa Proximité - mais vraiment !
Il n'est pas qu'un concept abstrait : Il existe réellement !
Et nous n'imaginons pas un instant les délices qu'il y a dans Sa Proximité et Son Intimité - mais faisons-nous vraiment l'effort pour ça ?
Le désirons-nous comme Il nous désire ?
Car nous réussissons l'exploit de L'adorer sans L'aimer : nous nous prosternons devant LUI sans larmes ni émotions, le cœur sec, pressés de retrouver nos occupations terrestres et la vie mondaine.
Nous L'invoquons égoïstement, tout préoccupés de notre intérêt personnel, comme on demande à son percepteur un délai de paiement.
Au mieux, Il représente pour nous une autorité qu'on craint pour Sa Rigueur - et nous ne sommes musulmans que sous la coercition, ce qui est lamentable et pathétique.
Et nous ne nous tournons vers LUI que dans la difficulté : comme des ânes qui ont besoin de la carotte et du bâton pour avancer - pour reprendre cette comparaison de mon Shaykh.
Au pire, nous Le voyons comme un pourvoyeur de grâces à la demande - et si jamais nous ne sommes pas satisfaits dans les demandes que nous LUI adressons, ou si nous nous voyons éprouvés, nous ne pouvons nous empêcher d'en concevoir de la rancune et du ressentiment - car nous nous imaginons que tout nous est dû pour rien.
Mais nous ne L'aimons pas.
Pourtant, Il est Le Cœur des cœurs.
Il déborde de Miséricorde et de Générosité.
Il donne sans compter.
Et Il aime comme personne ne sait aimer !
Pour Ses Serviteurs les plus fidèles et les plus ardents, Il déploie des trésors de douceur, et de prévenance, et de délicatesse.
Il émerveille par des Dons extraordinaires, qui dépassent l'entendement et qu'on ne peut même pas concevoir, si on n'y a pas goûté ne serait-ce qu'une fois.
وَمَا خَلَقْتُ ٱلْجِنَّ وَٱلْإِنسَ إِلَّا لِيَعْبُدُونِ
Et je n'ai créé les Jinn et les hommes que pour qu'ils M'adorent. (Coran 51:56)
L'adorer, ce n'est pas au strict sens de vénérer, d'accomplir froidement des actes d'adoration selon un protocole rigoureux.
L'adorer, c'est réellement au sens d'aimer intensément, passionnément - mais de tout son cœur !
Il ne nous a donné un cœur, et cette faculté d'amour, que pour ça ! Pour LUI !
Mais nous ne consacrons cet attribut qu'à des créatures qui finissent toujours par nous décevoir, ou à des associés - et même pas à LUI.
Or, nous ne devrions aimer les créatures que pour l'amour qu'elles LUI portent.
Et même, nous devons rechercher et nous lier à ces créatures qui L'aiment sincèrement - car elles seules peuvent nous montrer et nous apprendre ce qu'est réellement l'Amour de LUI.
Qu'Il nous guide vers ces gens - qu'Il nous guide vers Ses Amoureux.
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