بسم الله الرحمن الرحيم
Il y a deux façons d'appréhender la relation entre l'esprit et le corps.
Par esprit, on entend ici l'esprit personnel à son état originel, tel que créé par ALLAH ﷻ avant même qu'il n'interagisse avec le corps ; cet esprit a été créé de la lumière muhammadienne, qui a été créée de Sa Propre Lumière : d'abord ALLAH ﷻ a créé la lumière de Sayyidina Muhammad ﷺ ; puis de cette lumière Il a créé celle d'un Prophète ; puis de cette lumière il a créé celle d'un Saint/Walî ; puis de cette lumière il a créé l'esprit personnel ; entre ALLAH ﷻ et l'esprit personnel, il y a donc ce lien, cette chaîne (Silsila) de lumière muhammadienne, qui remonte du Walî à Sayyidina Muhammad ﷺ en passant par le Prophète de tutelle ; l'esprit, de manière générique, est donc ce package, et quand ALLAH ﷻ dit qu'Il a insufflé de Son Esprit, Il l'a fait sous cette forme, car L'Esprit Divin ne peut passer à l'esprit personnel que via l'esprit muhammadien, composé de manière descendante de l'esprit de Sayyidina Muhammad ﷺ, de l'esprit d'un Prophète de tutelle, puis de l'esprit d'un Walî.
Donc, quand ALLAH ﷻ dit qu'Il a insufflé de Son Esprit, cela signifie qu'Il a créé un canal descendant entre LUI et le corps, constitué de Son Propre Esprit (Ruh), puis de l'esprit muhammadien par lequel Il descend, puis de l'esprit personnel : en d'autres termes, en insufflant Son Esprit, Il a insufflé d'un bloc Le Sien, puis l'esprit de Sayyidina Muhammad ﷺ, puis l'esprit d'un Prophète, puis l'esprit d'un Saint, puis l'esprit personnel.
Car sans l'esprit personnel, L'Esprit Divin ne pourrait descendre jusqu'au corps, via l'esprit muhammadien, pour y porter La Lumière – l'esprit personnel étant à ce titre, une fois lié au corps, le trait d'union variable entre ce dernier et ALLAH ﷻ (variable, car il connaît de nécessaires fluctuations sur l’échelle des degrés intermédiaires avant de se fixer sur L'Un ou l'autre des deux pôles que sont Ruh et Nafs).
Mais avant de séjourner dans le corps (ou d'en être investi : on verra après comment, d'un point de vue à l'autre, c'est soit l'esprit qui gagne le corps, soit l'inverse), l'esprit a une vie propre (avant d'y séjourner, et même après, car la vie du corps n'est qu'une parenthèse, une étape nécessaire par rapport à la vie de l'esprit qui lui préexiste, et qui continue d'exister après lui) ; donc l'esprit, encore pur du corps et de la vie matérielle et de tout ce qu'elle implique comme le destin, existe dans sa configuration générique d'esprit personnel lié à ALLAH ﷻ par l'esprit muhammadien, et à ce stade le Proprium, qui constitue ce qui est propre à l'esprit personnel, est minimal, se limitant quasiment au nom et à une image de synthèse – car ALLAH ﷻ conserve par devers LUI (et c'est Son Privilège Régalien) tout ce qui va toucher à sa vie matérielle (Dunya), intermédiaire (Barzakh) et au-delà (Akhira) et qu'Il insufflera par le canal du Sirr (par anges interposés), parallèlement à l'esprit ; ainsi l'esprit, dans sa configuration originelle minimale, n'a pas d'autre raison d'être que de correspondre, avec son nom et son image de synthèse, au corps qui lui est destiné, et il est parfaitement distinct du reste, qui se résume par les quatre grandes catégories du Hadith (ce qui lui est imparti comme biens, délai de sa vie, actes, condition heureuse ou malheureuse) mais qui en réalité recouvre bien plus de choses.
Ceci étant posé, voici donc les deux façons d'appréhender la relation entre l'esprit et le corps – ou plutôt les deux points de vue selon lesquels on peut considérer l'esprit dès lors qu’il interagit avec le corps:
Le point de vue matériel : le monde matériel, réalité unique et commune à tous les esprits, se déroule selon une chronologie prédéterminée ; arrive le moment de cette chronologie universelle où l'embryon de ce qui sera le corps de chair est conçu – alors l'esprit y est intégré, et il perçoit désormais le monde du seul point de vue de ce corps où il est enfermé (du moins dans un premier temps, car au fil de sa vie matérielle il est normalement voué à s'en extraire) – au point-même qu'il en oublie toute vie ante matérielle, qui peut toutefois lui revenir par bribes/fragments bi idhniLLAH ; jusqu'au moment où ce corps arrive à son terme fixé (qui marque la fin de l'étape matérielle de la vie de l'esprit) et où il s'en trouve extirpé ; avant d'être intégré au corps, comme on l'a vu précédemment, l'esprit était dans Le Domaine Divin, auprès d'ALLAH ﷻ ; après En avoir été extrait, il intègre le monde intermédiaire (Barzakh) conformément au processus connu et c'est là la continuation de son périple dans le monde du créé, sachant qu'il n'en a pas encore fini, à ce stade, avec son corps auquel il reste lié.
Le point de vue spirituel : l'esprit, pur, préexiste auprès d'ALLAH ﷻ, jusqu'au moment où s'ouvre à lui la fenêtre donnant sur le Dunya, comme si on lui intégrait un film ou un jeu vidéo qu'il va voir se dérouler et dont il va être l'acteur au fur et à mesure des séquences qui l'impliqueront ; à ce moment-là il connaît comme un reset, une réinitialisation, et il oublie tout de sa vie ante matérielle ; en même temps que le film de sa vie (ou plutôt le jeu vidéo dont il sera l'acteur), ALLAH ﷻ lui injecte tous les éléments précis de sa vie matérielle, comme autant de détails qui relèvent de La Seule Autorité/Discrétion d'ALLAH ﷻ ; normalement voilé, au début de l'épisode matériel, sur sa pure essence spirituelle, l'esprit est censé s'éveiller et lever peu à peu les voiles, et reprendre conscience de sa nature de pur esprit – à moins qu'il ne brise le lien muhammadien qui le relie à ALLAH ﷻ par un attachement trop fort au monde matériel, duquel il se sera enivré.
[Le film ou jeu du Dunya, du monde matériel, est insufflé à l'esprit en même temps que les éléments strictement matériels de l'identité ou Proprium (empreintes digitales et palmaires, ADN, odeur corporelle, couleur des yeux...) ; et les deux (esprit et identité matérielle personnelle) deviennent indissociables, dès lors que sont insufflés à l'esprit ces attributs matériels, perceptibles par les sens et destinés à l'être ; et c'est là qu'est vraiment consommé le mariage entre l'esprit et le corps, car, à cet esprit simplement nommé est désormais associée toute une identité matérielle propre – et là le Proprium, qui jusque-là n'était que matériel, réunit la dimension spirituelle de l'identité personnelle (esprit + nom-image) et sa dimension matérielle : ainsi scelle-t-il la créature dans sa dimension mixte de corps et d'esprit : le Proprium, c'est la somme d'un esprit personnel nommé, et d'une identité matérielle faite d'attributs physiques, étroitement imbriqués l'un dans l'autre.]
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