Transmission du Secret

بسم الله الرحمن الرحيم

La véritable autorisation (d'éduquer spirituellement) se fait de cœur à cœur, tacitement.

Elle ne nécessite pas d'écrit, il n'est pas besoin de la formaliser – tout au plus peut-elle s'énoncer verbalement.

Et ce qui fait qu'elle est reconnue (et c'est là la magie de la transmission du Secret du maître éducateur), c'est que les gens viennent spontanément à l'autorisé et s'en remettent à lui, sans qu'il leur soit besoin du moindre justificatif, de la moindre confirmation : ils savent – leurs cœurs savent.

Ainsi, quand il arrive qu'un maître décède sans avoir formellement désigné d'héritier, la majorité des gens savent naturellement vers qui se tourner ; et même lorsqu'il y a discussion sur la désignation du successeur, c'est que le Secret a été transmis à plusieurs disciples : alors la Tariqa se ramifie en autant de branches, comme un fleuve fait diffluence, et chacun se tourne vers celui des héritiers qui parle le plus à son cœur.

Il n'y a là rien de bien extraordinaire, et l'histoire des Turuq est faite de ces scissions : car quand un maître a été particulièrement important, par l'immensité de son cœur et sa capacité à y recevoir la Lumière muhammadienne, il est logique qu'il soit prolifique et nécessite à sa suite plusieurs récipients, plusieurs cœurs pour y reverser ce trop plein de Lumière.

Car tous les Awliya n'ont pas les mêmes cœurs, et là où un seul suffit parfois à abriter une immense quantité de Lumière muhammadienne, il en faudra plusieurs, à sa suite, pour recueillir ce même dépôt.

La Lumière muhammadienne est sans limite, et seule la capacité du Walî à l'emmagasiner dans son cœur constitue un frein à sa réception ; d'où cette hiérarchie dans la Wilaya, et plus précisément dans le cercle de la sainteté (Da'irat Al-Wilaya).

Et celui qui en hérite le plus complètement est le Khatm, qui coiffe le cercle – incarnation parfaite de la Haqiqa Muhammadiyya.

Tous droits réservés © Stéphane Abdallah ILTIS / Abu Al-Huda : toute reproduction interdite, même partielle, sans autorisation écrite de l'auteur.