Stéphane Abdallah ILTIS

30 sept. 20185 Min

Exploration urbaine : descente dans les vestiges d'une société en décomposition...

Mis à jour : 5 mars 2023

بِسْمِ اللهِ الرَّحْمٰنِ الرَّحِيْمِ

Avant même que ne démarre la mode de l'urbex, j'ai toujours été attiré par les bâtisses abandonnées – surtout les friches industrielles – pour leur démesure et le mystère qu'elles renferment. Car il y a dans l'abandon une menace latente, et le poids d'un passé fantasmé : que s'est-il donc passé dans ces murs pour que toute vie humaine les quitte ?

Mais au-delà de cet abandon humain se cache une autre réalité : celle du monde invisible. Et malgré les moqueries narquoises des sceptiques, ce questionnement sur un monde parallèle, paranormal, habite chacun d'entre nous – même les incroyants : car il est frappant de constater le nombre de ceux qui ne croient pas en ALLAH ﷻ, mais qui déclarent "croire aux fantômes", ou "croire à une vie après la mort".

Et allez savoir pourquoi, dans l'inconscient collectif, les bâtisses abandonnées ont toujours été synonymes de hantise, de défunts en détresse et retenus malgré eux en ces lieux sinistres. Et force est de constater que certaines demeures donnent réellement l'impression d'être "habitées", comme cette maison au cœur d'un village de Bretagne Nord d'où l'on voit le Mont-Saint-Michel :

Ou celle-ci au beau milieu d'une zone commerciale de la région malouine :

Le contraste entre ces bâtisses délaissées et la vie foisonnante autour d'elles est saisissant, et l'on ne peut s'empêcher de se demander quelle force obscure les maintient, depuis des années voire des décennies, dans un tel état d'abandon : quand j'exerçais comme agent immobilier dans le secteur, entre 2009 et 2011, elles étaient déjà dans cet état, et rien n'a bougé depuis la prise de ces vues début septembre 2018 – comme si le temps semblait s'y être arrêté.


TERRITOIRE DES JINN INVISIBLES

L'Islam a répondu aux questions que je me posais sur l'abandon permanent de ces lieux, et sur les phénomènes "étranges" qui pouvaient y être observés : loin de s'agir de fantômes, de spectres – au sens d'âmes errantes de défunts – il s'agit tout simplement de jinn (ou génies), créatures du monde invisible, créées par ALLAH d'un feu sans fumée, essentiellement constituées d'énergie pure.

S'ils évoluent partout autour de nous sans que nous les voyions, les jinn peuplent essentiellement les endroits déserts, affectionnant particulièrement les bâtisses abandonnées par l'homme ; et comme ils n'aiment pas être dérangés, ils peuvent, pour effrayer les humains qui viendraient s'aventurer sur leur territoire, se manifester de plusieurs manières, allant jusqu'à prendre apparence humaine ou animale, ou produire des sons inquiétants ; mais l’œil averti les discernera principalement sous forme d'orbes, ou d'ombres, ou de formes translucides ; dans tous les cas, ils se font volontiers passer pour des défunts ayant vécu en ces lieux, et dont ils ont pu observer l'existence puisque leur vie s'étend sur plusieurs siècles.

Comme les humains, les jinn comptent des individus paisibles et craintifs, pour certains croyants, mais aussi des individus mécréants et mal intentionnés, véritables Shayatin (ou diables) dont la vocation, au service de leur maître Iblis (jinni lui-même qui a juré d'égarer l'humanité entière), avec la complicité de sorciers humains, est de corrompre l'homme en influant sur son mental, lui insufflant toutes sortes d'idées perverses ou de pulsions pouvant conduire les plus faibles de leurs victimes à la folie : tout commence par des idées obsessionnelles (wasawis) qu'ils susurrent inlassablement et qui au fil du temps, selon la résistance du sujet, évoluent en névroses, dépressions, ou psychoses (troubles psychiques délirants avec perte d'attachement au réel – comme la paranoïa, la schizophrénie, le trouble maniaco-dépressif...) ; les jinn sont également responsables des pulsions criminelles ou meurtrières (viol, homicide, etc...) ; à noter que la science humaine seule, en l'état actuel, est incapable d'expliquer de manière "rationnelle" l'origine des psychoses, et qu'elle est tout autant incapable de les soigner.

Mais les jinn ne portent que très rarement des attaques physiques : étant constitués d'énergie pure, il leur est très difficile d'influer sur la matière que nous sommes, ceci leur occasionnant un effort considérable et une importante déperdition vitale ; car le métabolisme des jinn n'est pas comme le nôtre : ils peuvent rester inactifs pendant des années, voire des siècles, sans entamer leur capital vital ; mais aussi connaître d'intenses périodes d'activité qui les font "vieillir" d'un coup.

Techniquement, nous leur sommes supérieurs, car la matière est supérieure à l'énergie : alors qu'il faut une quantité considérable d'énergie pour créer de la matière, une infime quantité de matière pourra produire une énergie extraordinaire : c'est la raison pour laquelle les jinn s'attachent à "posséder" les humains, dont le contrôle de la matière leur assure un grand pouvoir ; il n'en demeure pas moins que nous occupons dans la création un rang supérieur au leur : partageant avec eux le monde du Royaume ('Alam Al-Mulk), nous en occupons la dimension physique et visible ('Alam An-Nasut) que nous dominons en qualité de dépositaires du Khilafa terrestre, tandis qu'eux occupent la dimension inférieure du monde invisible ('Alam Al-Malakut), sans quasiment aucun pouvoir sur la matière (ils sont "coincés" entre le monde matériel visible, et la dimension supérieure du monde invisible – 'Alam Al-Jabarut – où ne peuvent évoluer que les anges).

Pour de plus amples explications sur les jinn, j'invite à lire cet article de Shaykh ABDERRAOUF, éminent Raqi (exorciste musulman) et spécialiste des jinn.


SYMBOLES D'UNE HUMANITÉ EN PERDITION

Si les spots d'urbex sont devenus le territoire de prédilection des jinn, où les humains ne vont plus, cela semble indiquer un recul de l'humanité : de tout temps, ALLAH a fait disparaître des peuples mécréants, nous en laissant parfois quelques vestiges à titre de rappel.

Ces endroits abandonnés, de plus en plus nombreux (c'est particulièrement frappant aux États-Unis) sont indéniablement le signe d'une humanité en voie de décomposition, de pourrissement, et les prémisses de la fin des temps qui s'annonce par une multitude d'autres signes, conformément aux prophéties du Messager de l'Islam, Sayyidina Muhammad ﷺ.

J'aime à les visiter comme rappel du caractère éphémère et illusoire de la vie terrestre, sans ostentation, sans chercher à rentrer en contact avec les "entités du lieu" : elles savent qui je suis (car je rentre toujours en prononçant Le Nom d'ALLAH ﷻ et en adressant le Salam aux jinn musulmans), elles savent que je sais qui elles sont, et quelle est leur nature ; et jamais, par La Grâce d'ALLAH , je n'ai été importuné par l'une d'elles : pourvu qu'on observe le principe du "chacun son monde" voulu par ALLAH , et qu'on n'use pas de provocation gratuite à l'égard des habitants du monde invisible, il ne saurait y avoir de confrontation directe ou d'interaction dangereuse.

Mais les Shayatin parmi les jinn restent des prédateurs et, s'engager sur leur territoire présente toujours un risque – aussi convient-il de se montrer averti, prudent, et d'observer certaines précautions d'usage : rentrer dans ces lieux en état de pureté rituelle (avec ses ablutions), prononcer la Basmallah et, si l'on peut, réciter la Fatiha, les sourates de protection, et Ayat Al-Kursi.

Et ALLAH est Le Plus Savant.


MES EXPLORATIONS

J'ai toujours pratiqué l'urbex en dilettante – je veux dire sans volonté d'exploser des records de vues sur YouTube : mes vidéos sont donc postées à l'état quasi brut, sans grand travail de montage, et surtout je ne commentais pas mes premières visites ; tout est filmé avec un simple smartphone, sans même une lampe torche pour m'éclairer ; grand solitaire, je ne me fais (presque) jamais accompagner.

Je livre toutes mes explorations dans l'ordre antéchronologique ; ce billet s'augmentera bien sûr de mes futures explos, au fur et à mesure que je les réaliserai :

(LOCALISEZ CES SPOTS D'URBEX et faites vos propres explorations !)



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