Stéphane Abdallah ILTIS

8 mai 20212 Min

Barzakh : cas particuliers

Mis à jour : 20 juil. 2021

بسم الله الرحمن الرحيم

Barzakh des morts dont les corps ne sont pas enterrés, soit parce qu'ils sont perdus, soit parce qu'ils sont entièrement détruits involontairement, soit parce qu'ils sont incinérés volontairement :

  1. Corps perdu (en mer par exemple, ou dans la nature) : l'endroit où est leur corps est leur tombeau jusqu'à désintégration complète ; alors ils connaissent le sort des "enterrés" (sauf les pieux qui vont directement au paradis), et l'étape de la vie dans la tombe, avec les tourments s'il y a lieu.

  2. Corps détruit involontairement (calciné dans un incendie par exemple, ou démembré et dispersé par des tiers, ou dissout comme Sidi Khashoggy...) : ils n'ont pas de vie dans la tombe et passent directement à l'étape suivante : s'ils sont promis au paradis, ils montent directement au paradis ; s'ils sont promis à l'enfer, ils vont à la septième terre ; s'ils sont "en ballottage", ils stationnent/errent entre ciel et terre, ou au premier ciel (les fameuses "âmes errantes"). (Quid alors du traitement "dû" dans la tombe ? La destruction du corps, en soi, dans le cadre d'une mort violente, avec la souffrance et [l'humiliation // le côté dégradant/déshonorant/infamant // l'avilissement] que ça implique, constitue-t-elle déjà un châtiment ?)

  3. Corps incinéré volontairement à titre de funérailles : vu que c'est un interdit divin, on peut imaginer que c'est, au pire un motif pour l'enfer (donc septième terre), au mieux un cas de "ballottage" (donc errance entre ciel et terre, ou au premier ciel).

On suppose que les esprits des morts qui se manifesteraient dans le Mulk sont ceux qui sont "libres"/sortis de la tombe, après que leurs corps soient complètement détruits (à l'exception du morceau de coccyx ‘Ajbu Adh-Dhanab censé subsister seul) ; on se demande toutefois si les habitants des tombes n'ont pas la possibilité, outre Barzakh, de se manifester auprès des vivants – mais on émet un doute car le propre du séjour dans la tombe est l'isolement et la séparation, un peu comme une retraite : dans ce cas, ceux qui se feraient passer pour eux auprès des vivants seraient des Jinn.


 
On considère en passant, avec cette idée de retraite, que le séjour dans la tombe, conditionné par la destruction complète du corps, n'est qu'un moyen de s'en purifier (et de tout ce qu'il implique, comme ego et Nafs).

Et ALLAH ﷻ est Le Plus Savant.



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